contes et légendes

Mimi, type européen. Indocile et rebelle

Coulisses

Mimi, type européen est indocile et rebelle.
Chatte-de-Van trouvé abandonnée en Bretagne, à Van.
Devenue muse artistique.
Son histoire ?
Déclinée en musique, en podcast, en vidéo, en blog, en poésie, pour la scÚne,
en Ebook dessiné
traduite en arménien.
#lanouvelleolympe #créationartistique #ikevorkian

Ta fourrure est si rare
Un blanc immaculé
Quand il se fait trĂšs tard
Ton pelage est lacté
Tes pupilles translucides
D’un bleu cĂ©rulĂ©en
Aux filaments hybrides
Azur marmoréen
Ou bien noir dilatés
Comme deux billes d’Obsidienne
Quant à la nuit tombée
Tu es européenne
Et rouges incandescents
Filaments si changeants
Qui trompent les ténÚbres
Si noble et si célÚbre
Deux oreilles pointues
Dressées rosées mobiles
A l’écoute rĂ©solue
Quand tu es immobile
Dans ta posture de sphinx
Ronronne ton larynx
Nez coussinets layette
Tu sais te faire douillette
Ta longue queue agile
D’un Ă©lan se replie
Chat aristo habile
Enserre ton habit
Brûlé vif ou mangé
Un passé bien cruel
Une histoire insensée
Ta lĂ©gende m’interpelle
Puis réhabilité
Aujourd’hui chat de race
Uni moucheté tigré
Tu as toute ta place
FidĂšle et peu farouche
Tu t’adaptes sociable
Mais lorsque tu te couches
Tu aimes te faire palpable
Indocile et rebelle
Ma mimi t’es si belle
P’tite reine de la dĂ©brouille
Curieuse, en quĂȘte de fouilles
Princesse du systĂšme D
Joueuse et intrépide
Jamais Ă  courts d’idĂ©es
Dans ton pelage solide

traduit en arménien
La lĂ©gende d’Akh Tamar

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Interlude : La LĂ©gende d’Akh Tamar (Épisode 8)

Interlude : La lĂ©gende d’akh tamar

L’Oiseau bleu messager

Pendant quatre jours et quatre nuits, HERMINE pleure.

Elle laisse sa fenĂȘtre ouverte et ses lumiĂšres allumĂ©es.

Les légendes affirment que les petits chats bondissent de toit en toit,

pour retrouver leur maĂźtre,

capables de parcourir des kilomĂštres.

Surtout sa Mimi, de la race des chats nageurs et intrépides.

HERMINE

Dire que ma Mimi et moi, on s’est croisĂ©es Ă  la Pointe-du-Van,

au-dessus de la Baie des Trépassés, en Bretagne.

Et que peut-ĂȘtre, elle vient du Lac de Van,

lĂ©gendaire de l’ArmĂ©nie Historique.

Du royaume d’ArmĂ©nie.

Le Chat-de-Van est le symbole de la résistance arménienne à Van.

Pendant l’effroyable gĂ©nocide.

Il est le symbole de l’identitĂ© nationale des ArmĂ©niens.

On ne pouvait pas ne pas se rencontrer, ma Mimi et moi.

Ah voilĂ , c’est cette lĂ©gende que je cherchais :

La lĂ©gende d’Akh Tamar.

HERMINE récite

Du hameau prĂšs du lac de Van,

Quand vient la nuit, chaque soir,

Un beau garçon furtivement,

Se glisse, vers les flots noirs.

Il va vers l’üle de ses rĂȘves,

L’intrĂ©pide sans bateau,

Sans fatigue aucune, sans trĂȘve.

De ses bras il fend les eaux.

Une lueur ardente et claire

L’appelle, sur l’üle sombre.

Et comme un phare, elle l’éclaire,

Pour que dans l’eau, il ne sombre.

La belle Tamar sait allumer,

Chaque soir, ce feu qui luit,

En attendant son bien-aimé,

Voilée des plis de la nuit.

La houle écumeuse palpite,

Le cƓur du garçon aussi.

Les flots hurlent et se précipitent.

Il les combat sans merci.

Déjà tout petit, Tamar entend

Un familier clapotis.

Folle d’amour et cƓur battant,

De tout son corps elle frémit.

Tout est silence

Seule une ombre

Là, sur le rivage sombre


C’est lui
 les amants sont unis


Nuit secrĂšte, douce nuit.

Seules les vagues du lac de Van,

Viennent frĂŽler les rives,

Et chuchotant avec le vent,

S’évanouissent craintives.

Et les étoiles dans les cieux,

MĂ©disent de l’impudeur

De Tamar, puis ferment les yeux,

Car le jour naüt
 il est l’heure.

Chaque fois que la nuit se meurt,

L’un s’en retourne à la mer,

Quand sur le bord, l’autre demeure,

Se confondant en priĂšre.

L’ennemi est, pourtant, rageur.

Il a surpris leur secret.

Il a éteint le feu sauveur.

Un certain soir, sans regrets.

Dans l’onde nocturne et rebelle,

L’amoureux nageur s’égare.

Les vents rapportent, sur leurs ailes,

Une plainte :

Ahhhhh Tamar

Dans les noirs ténÚbres, tout proche,

OĂč se dĂ©cline la mer,

La voix se lùve, elle s’accroche

Aux rocs aigues, puis se perd

Dans un rùle de désespoir :

Ahhhhh Tamar !

À l’aube, la houle apaisĂ©e

Rejette Ă  la grĂšve un corps.

Sur ses lĂšvres, dans un baiser,

On aurait dit que la mort

Avait pétrifié deux mots :

Ahhhhh Tamar !

Depuis ce jour, en leur mémoire,

L’üle s’appelle Akhtamar.

HERMINE, comme redevenue enfant, chante

Tes oreilles dressées

Tes yeux dilatés

Tes poils hérissés

Et ta queue dressée

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